Le milieu de la construction au Québec n’accueille pas à bras ouverts tous ceux qui souhaitent y travailler. Comme la construction ou la rénovation d’une propriété est un acte qui peut avoir de graves conséquences s’il est mal réalisé, la Commission de la Construction du Québec s’assure de filtrer le « mauvais grain » par l’imposition des cartes de compétences.
Ce concept est difficile à comprendre pour bien des gens au Québec. Si travailler dans l’industrie vous intéresse, continuez de lire cet article : nous vous ferons une petite introduction à ce sujet.
Définition de base
En premier lieu, il faut spécifier que le nom « officiel » donné à cette attestation est plutôt « certificat de compétence ». Toutefois, au Québec, la plupart des gens n’utiliseront pas cette terminologie.
Le certificat est attribué en premier lieu à des travailleurs diplômés qui ont su démontrer leurs qualifications. Il en existe plusieurs catégories, soit pour les compagnons, les apprentis ainsi que les personnes qui exercent des fonctions de manœuvre ou manœuvre spécialisé sur des chantiers.
Qui peut obtenir les cartes de la CCQ?
En général, la carte de compétence sera délivrée à une personne qui a obtenu un diplôme d’études professionnelles dans le domaine qui est visé. 26 métiers donnent lieu à une carte correspondante, y compris les métiers de calorifugeur, ferblantier, scaphandrier, frigoriste et plus encore.
Ensuite, il faut comprendre que sans une lettre d’un employeur qui confirme que l’apprenti obtiendra plus de 150 heures de travail à l’intérieur des trois mois à venir, il n’est pas possible d’obtenir le certificat. Cette condition assure que le travailleur saura mettre en pratique ses nouvelles compétences et qu’il ne perdra pas la main… si la condition n’est pas atteinte au bout de trois mois, il y a risque de perdre le certificat.
Enfin, dans certaines situations particulières, un non-diplômé pourrait lui aussi obtenir ses cartes de la CCQ.
Le certificat et les non-diplômés
La dernière affirmation a sans doute fait lever les sourcils de certains lecteurs. En effet, il peut paraître très alléchant de pouvoir faire reconnaître son expérience et d’obtenir ses cartes sans passer par le cheminement du DEP, qui dure parfois jusqu’à 2 ans. Il y a toutefois quelques conditions bien précises à remplir :
Une situation de pénurie : Pour prioriser l’accès aux élèves formés, la CCQ va attendre que l’industrie soit en pénurie de main-d’œuvre pour ouvrir un bassin et donc traiter une demande de travailleur non-diplômé. Cette situation a lieu lorsque la disponibilité des salariés ayant un certificat donné tombe sur la barre des 5%. Le bassin sera donc ouvert uniquement pour le métier où il y a pénurie et non pas pour l’ensemble des demandeurs.
Les documents à avoir : Pour faire sa demande, il faudra posséder une attestation du cours « Sécurité générale sur les chantiers de construction », qui est d’une durée de 30 heures, un diplôme de secondaire 5 ou l’équivalent ainsi qu’une lettre de l’employeur garantissant 150 heures de travail en 3 mois suite à l’obtention du certificat. Vous l’avez constaté, cette condition s’applique également aux nouveaux diplômés.
Une expérience suffisante : Il est obligatoire d’avoir accompli un certain nombre d’heures pour qu’une candidature soit considérée. Ce nombre dépendra de la spécialité qui est demandée.
La réussite d’un examen : Bien évidemment, pour attester de vos compétences, il faudra avoir complété avec succès un examen de la CCQ.
Des services spécialisés
La Corporation des Entrepreneurs Spécialisés du Grand Montréal, dont le site web est mentionné plus tôt dans l’article, il est possible d’obtenir un appui pour faire reconnaître son expérience passée afin d’obtenir la carte de compétence compagnon. Un spécialiste plaidera votre cause devant le commissaire de l’industrie afin de vous permettre de vous qualifier pour l’examen sans nécessairement prendre le cours au préalable. Bien entendu, si l’examen est coulé, il n’y aura rien à faire pour vous!